T.A.C.T.I.K. : Jeux de pouvoir et de manipulation

Note : Pour alléger le texte, nous avons choisi d’utiliser la forme masculine. Cette décision vise uniquement à faciliter la lecture et   ne reflète aucune exclusion. Toutes les personnes sont évidemment incluses. 

T.A.K.T.I.K. – 6 jeux de pouvoir et de manipulation   

Il y a quelques années, j’avais écrit un article sur les jeux de pouvoir et de manipulation, et je pense que c’est le moment idéal pour y revenir. On me pose de plus en plus de questions sur les profils de type « narcissique », selon moi il est important de ne pas se laisser emporter par la popularité de ce terme, surtout avant d’étiqueter une personne.  

Disons-le, nous avons tous des manières de réagir à une situation dans le but de nous protéger, soit l’ors d’un conflit, soit pour éviter quelque chose ou simplement pour répondre à nos besoins du moment. Appelons cela nos stratégies de protection.  

En effet, une personne qui cherche à se protéger peut le faire pour éviter un danger, préserver son bien-être ou atteindre un objectif légitime, sans nécessairement chercher à nuire à l’autre. Cela peut inclure des formes de négociation cachée ou d’influence, notamment lorsque l’obtention de ce dont on a besoin de manière directe est difficile ou risquée. 

À l’opposé, le jeu de manipulation est plus systématique et intentionnel. Il vise souvent à contrôler, dominer ou influencer autrui à son avantage, souvent au détriment des autres. À ce moment, il y a généralement une absence d’empathie et une volonté de tirer profit des autres, sans considération pour leurs besoins ou leurs limites. 

L’acronyme T.A.K.T.I.K. représente ici six « jeux » de pouvoir et de manipulation, chacun ayant un mode opératoire différent. Il ne se limite pas à ces six formes de tactiques, et nous pouvons les utiliser aléatoirement et à différent niveaux de temps à autre.  

En voici un résumé : 

Titre - un jeu de pouvoir 

 
Il a soif de pouvoir et parfois de contrôle. Ce pouvoir peut être d’ordre financier, hiérarchique, ou lié à son expertise et à ses connaissances. Il se retrouve souvent au sommet de la hiérarchie et aime être le seul maître à bord : le donneur d’ordre. Il peut placer une personne dans une position de dépendance. Il peut aussi croire à tort que tout lui est dû et qu’il a tous les droits. Il n’apprécie aucunement qu’on lui dicte ses actions ou qu’on lui impose des limites. 

Accusation - un jeu de blâme et de culpabilité 

 
Celui qui pourrait se présenter en victime pour mieux vous culpabiliser et retourner la faute sur vous. Il n’est bien sûr pas responsable de ce qui lui arrive : la vie, l’autre ou tout le monde sont à blâmer. Ce type de comportement manipulateur attire toutes les âmes sauveuses qui croisent son chemin. 

Charme - un jeu de séduction 

 
Faisons d’abord la différence entre celui qui aime plaire et qui a un grand besoin d’être aimé ou apprécié, et celui qui, en amour, recherche les feux d’artifice, la passion et la séduction, qui semblent être naturels au début de la relation. 

Et il y a celui qui use de son charme pour obtenir quelque chose, pour s’assurer de combler un besoin ou pour arriver à ses fins et flatter son propre ego. Il peut complimenter, jouer avec les mots, voire se montrer généreux, tant que cela lui sert d’appât. 

Le vrai séducteur ne cache pas son besoin de plaire et surtout d’être admiré de tous. Il aime être le centre de l’attention et pourrait parler de ses accomplissements dans le but de briller devant les autres. De manière différente, le charmeur peut aussi avoir tendance à donner, se montrer généreux, voire à trop en faire, à trop complimenter ou à dire ce que l’autre veut entendre, toujours avec le même objectif : être aimé, combler un besoin, un manque ou une insécurité. 

Tricherie - un jeu de camouflage 

 
L’idée est d’altérer la perception de l’autre. Il peut miser sur le mensonge, la dissimulation d’information, l'exagération et la distorsion des faits pour faire douter la personne de ses propres perceptions et de sa réalité. Cette dérégulation perceptive (gaslighting) est aussi utilisée pour amener la personne à douter de ses souvenirs. Par exemple : « Je ne sais pas de quoi tu parles, tu te fais des films. » ou « Je n’ai jamais dit ça, tu as mal compris. » 

Il peut employer des sous-entendus pour déstabiliser son interlocuteur, créant un environnement où la vérité devient floue et imprécise. Il peut aussi chercher à ridiculiser l’autre sous le couvert de l’humour. Il déforme les faits, les interprète à sa façon. Il joue avec les mots, utilise les attaques déguisées et encourage les rumeurs. 

Inconstance émotionnelle - le jeu de tirer et de repousser 

 
Cette idée d’inconstance peut être décrite comme un principe de « tirer et repousser », où une personne alterne entre des comportements d'attachement et de retrait, créant ainsi un cycle de tension qui empêche l'autre de se stabiliser émotionnellement. 

Tirer : Il montre de l'intérêt, se montre affectueux, disponible ou enthousiaste. Il en donne juste assez pour donner l'impression de vouloir s'engager et de s'investir, mais sans vraiment offrir de certitudes ou de décisions claires. 

Repousser : Après avoir attiré l'autre personne, il cherche la preuve que l’autre l’apprécie réellement. Il s'éloigne soudainement, montre de l'indécision ou se retire sans explication. Ce retrait crée une incertitude qui pousse l'autre à rechercher à nouveau l'attention et la validation de la personne, renforçant ainsi sa dépendance émotionnelle.  K.O. émotionnel - le jeu de chantage ou d’intimidation  
Celui qui cherche à exploiter les émotions de l’autre personne pour la déstabiliser, la rendre vulnérable ou la faire douter de ses propres capacités.  On le reconnaît parfois à son excès de colère. Il peut utiliser les menaces ouvertes, le chantage ou l’intimidation pour avoir le dessus. Il cherche à nourrir la peur pour avoir un plus grand contrôle et arriver à ses fins. Mais attention, il y a aussi celui que l’on décrit comme étant le faux calme. Il attaque par ses propos blessants et par son regard, tout en restant calme.  Trois erreurs de pensée courantes  Croire que votre gentillesse, votre confiance en vous ou votre position sociale vous protège du manipulateur : Sachez qu’un manipulateur habile peut se montrer très patient et utiliser diverses tactiques pour garder une personne sous son emprise.  Croire que vous pouvez changer ou "sauver" le manipulateur : Le manipulateur agit souvent par automatisme, sans conscience claire de son comportement. Il fait cela parce qu'il a trouvé une manière d’obtenir ce qu'il veut.  Croire qu’il existe un seul type de manipulation et qu'il y a une seule manière d’y faire face : Une personne qui cherche à arriver à ses fins peut utiliser une variété de tactiques, adaptées à la situation, à son interlocuteur et à l’objectif recherché.  
Reconnaître ces tactiques est souvent le début d’une libération, mais ce processus peut aussi s’accompagner de craintes et de honte. Chercher du soutien pendant cette période de prise de conscience est essentiel pour transformer cette expérience en un cheminement constructif, et non en une source de souffrance supplémentaire.  Il nous fera plaisir de vous guider lors de ce processus !   Mélanie Chénier –  * La théorie des 4 codes d’influence : Stratégie de protection (code 3 : positions relationnelles et stratégies)  

**Article : le faux calme une tactique de négociation bien caché